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Risque et chance

Le principal point fort et, simultanément, le point faible de l’énergie nucléaire résident dans la haute densité énergétique du combustible. Celle-ci permet la production d’énormes quantités d’électricité à partir de très peu de matières premières, mais elle exige aussi des mesures de sécurité spéciales (protection intégrale). Un accident sur les installations actuelles est très improbable, mais les dommages potentiels pourraient être importants. Ce risque résiduel est compensé par de nombreux avantages pour le site économique suisse.

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La soif mondiale d’énergie augmente. Des solutions non-fossiles et efficientes sont nécessaires.

Le risque résiduel: acceptable ou non?

La façon dont nous percevons les risques est généralement sélective et subjective. Un accident rare, mais grave, est généralement perçu comme bien pire que de nombreux petits accidents qui, cumulés, peuvent cependant causer des dommages beaucoup plus importants. Un examen scientifique objectif des technologies énergétiques sur toute la chaîne de l’énergie, c’est-à-dire de l’extraction des matières premières à l’élimination des déchets, s’impose. Un constat s’impose rapidement: la sécurité absolue n’existe pas.

Dans la perspective globale, le bilan de la sécurité de l’énergie atomique est très bon par rapport aux autres technologies énergétiques, notamment les techniques fossiles. Malgré la grande quantité d’électricité atomique produite, l’énergie nucléaire recense un nombre de victimes d’accidents aussi bas que l’énergie hydraulique. Les grands avantages de cette haute culture de la sécurité sont également perçus par la population: les sondages réalisés après Fukushima montrent que les trois quarts des Suisses environ sont toujours convaincus de la sécurité des centrales nucléaires. Malgré l’accident survenu au Japon, l’énergie nucléaire reste une technologie sûre dans les pays industrialisés occidentaux (OCDE).

Toute technologie énergétique implique de pondérer les intérêts. Dans la pondération des risques et des avantages, chacun a des préférences personnelles. La question de savoir si le risque résiduel doit être ressenti comme acceptable relève au bout du compte d’une décision politique que l’on devrait asseoir sur une approche scientifique holistique.

Une très faible probabilité d’accidents des réacteurs

La législation et les objectifs de la radioprotection revêtent une importance cruciale pour l’exploitation d’une centrale nucléaire. La loi prescrit des valeurs limites tolérables bien définies pour la dose d’exposition de la population aux radiations, et ce non seulement pour le service normal, mais aussi pour le cas d’un accident majeur rare et pour l’éventuelle libération de substances radioactives.

La loi exige des installations suisses que la probabilité de survenance d’un dommage dû à une fusion du cœur se situe en dessous d’un événement en 10’000 années-réacteurs. Les installations suisses plus anciennes sont elles aussi en dessous de ce chiffre et présentent donc une sécurité encore supérieure à l’exigence minimale prescrite par la loi. Pour les installations plus récentes de Gösgen et Leibstadt, la probabilité est d’une fois en 100’000 ans. La probabilité qu’il se produise une libération importante de radioactivité en Suisse est encore inférieure. Avec une fois en un million d’années (1:1’000’000), ce risque résiduel est minime. En comparaison, la probabilité qu’un astéroïde touche la Terre et anéantisse la civilisation est cent fois plus grande (1:100’000).

Si, à l’encontre de toute vraisemblance, il devait se produire un accident grave, les effets sur l’installation devraient alors rester limités. Car dans un pays aussi petit que la Suisse, il est impossible d’évacuer en permanence la population. C’est pourquoi les systèmes de sécurité techniques sont particulièrement bien conçus dans les centrales nucléaires – beaucoup mieux qu’à Fukushima.

Estimer objectivement les risques pour la Suisse

La Suisse est un pays industriel densément peuplé, aux infrastructures complexes. L’éventail des risques qui la menacent est donc large. Chaque année, dans un rapport technique sur les risques, l’Office fédéral de la protection de la population analyse, structure et classe les risques menaçant notre pays. Ce rapport sert de base pour la planification préventive de la gestion des catastrophes et situations d’urgence, mais permet aussi à la population de se faire une idée collective et objective de ces risques et de les classer pertinemment.

Le plus grand risque pour la Suisse figurant dans le rapport sur les risques 2020 est une pénurie d’électricité de plusieurs mois en hiver. Des dommages d’un montant de plus de 180 milliards de francs en résulteraient. Un tel événement peut se produire une fois tous les 30 à 50 ans. Cela montre l’importance capitale d’un approvisionnement en électricité fiable et suffisant.

Le deuxième plus probable danger serait celui d’une pandémie (60 à 80 milliards de francs de dommages, probabilité de survenance une fois tous les 50 à 80 ans). L’accident majeur dans une centrale nucléaire (probabilité de survenance 1 fois tous les 1 à 10 millions d’années) ne figure pas parmi les 10 plus grandes menaces. A propos de ce scénario, le rapport sur les rsiques de 2015 mentionne déjà: «Les dommages potentiels consécutifs à un accident dans une centrale nucléaire avec dissémination massive de substances radioactives sont jugés très importants. En raison des prescriptions de sécurité en vigueur, la probabilité de survenance d’un accident grave dans une centrale nucléaire suisse est jugée extrêmement faible. Il en résulte un risque comparativement plus faible pour ce scénario. Dans les médias et le discours politique, ce risque est souvent jugé bien supérieur.»

Aujourd’hui, chaque consommateur d’électricité peut comparer lui-même ce risque résiduel minime au gros avantage d’une alimentation en électricité suffisante, fiable et pauvre en émissions.

Une considération globale des risques

Quels sont les risques réels pour la civilisation humaine? Dans son rapport sur les risques à l’échelle mondiale (Global Risks Report), le Forum économique mondial (WEF) se consacre chaque année à ce thème (voir colonne en marge à droite).

Le rapport distingue les catégories de risques économiques, écologiques, sociaux, technologiques et géopolitiques. Parmi les dix grands risques mondiaux, on trouve le changement climatique avec des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes, l’e adaptation insuffisante au changement climatique et ses répercussions telles que les crises de l’approvisionnement en eau et en nourriture, mais aussi l’effondrement d’écosystèmes et les crises financières dans les grandes nations économiques et l’instabilité sociopolitique à des postes élevés. L’énergie nucléaire n’y figure pas.


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